La cimenterie Holcim engagée dans la décarbonation à Altkirch
Holcim Haut-Rhin est une filiale du groupe Holcim. L’entreprise a développé son expertise dans le ciment, les granulats et le béton. Le site d’Altkirch emploie une centaine de collaborateurs (35 recrutements en 2 ans) et est dirigé par Xavier Brulé. La cimenterie fait évoluer ses activités pour limiter son impact environnemental. Elle est accompagnée par l’ADIRA pour ses développements et son ouverture vers le tissu économique local.Le site de la cimenterie est implanté à Altkirch depuis 1927. Holcim Haut-Rhin assure une production de ciment grâce à l’exploitation d’une carrière calcaire et argile située à proximité immédiate du site de transformation. Sa capacité de production s’élève à 400 000 tonnes par an. L’usine fonctionne 24h/24.
Les matières premières de calcaire et d’argile qui proviennent de la carrière sont broyées puis brûlées à 1450 degrés. Après une phase de refroidissement, la matière est mélangée avec du gypse et d’autres ajouts pour fabriquer du ciment. Le site est en mesure de fournir 7 qualités de ciment.
Le marché de la cimenterie est principalement local dans un rayon de 200 km autour de l’usine (territoire des Trois Frontières) et également à Paris via un réseau ferroviaire.
L’usine dispose des meilleurs outils disponibles pour la production de ciment qui est très automatisée.
Le site étant soumis aux quotas de CO2 et la direction étant très sensible aux impacts environnementaux de la production, des efforts importants ont été menés pour « décarboner » ses activités. Holcim fait face à deux enjeux en termes d’émissions de CO2 :
- 2/3 sont liées à la transformation du calcaire en chaux,
- 1/3 proviennent de la combustion.
L’entreprise met en œuvre une démarche d’économie circulaire qui se traduit par deux principaux flux : d’abord, le site souhaite limiter l’exploitation de la carrière (ce qui permettra d’en allonger la durée d’exploitation) en utilisant des matériaux de déconstruction provenant d’entreprises voisines pour les faire bruler et fabriquer du ciment. Le béton peut être recyclable à l’infini. Holcim va faire évoluer l’organisation de son site pour être en capacité de réceptionner et de trier des déchets afin de les transformer en matières premières pour la fabrication de ciment.
Ensuite, le site cherche à limiter les combustibles fossiles pour faire fonctionner son four. 50 % des déchets brulés proviennent d’industries aux alentours. Des huiles, solvants, restes de bois ou déchets industriels contribuent à alimenter le four. Cette démarche est vertueuse : elle permet de diminuer la quantité de déchets qui nécessiteraient un traitement, elle abaisse la part d’énergie fossile pour fabriquer le ciment et la combustion ne génère aucun résidu. A terme, la part de combustibles alternatifs devrait atteindre 80 à 90 %. Ce projet de substitution des combustibles fossiles représente un investissement de 2 à 3 millions d’euros et contribue à assoir l’ancrage territorial d’Holcim : l’entreprise aide ses voisins à traiter leurs déchets.
Holcim Haut-Rhin a également participé à une première mondiale : la construction d’un bâtiment à partir de 100 % de matériaux recyclés à Paris. L’usine d’Altkirch a travaillé 9 mois pour obtenir des résultats très prometteurs pour la fabrication d’un clinker (composant majoritaire du ciment) à partir de 100 % de matériaux recyclés.
Enfin, la direction souhaiterait aller plus loin dans la décarbonation du site et « rendre un service à la population d’Altkirch ». Un projet est en cours, avec la commune, la Communauté de communes et un partenaire privé (Dalkia) pour exploiter la chaleur fatale du four et avoir la capacité de l’injecter dans le réseau de chaleur urbain.
Xavier Brulé est arrivé en 2020 à la Direction du site. Dans le cadre de son suivi des grands comptes en Alsace, l’ADIRA est venue à sa rencontre : « Laurence Choffat a présenté les missions d’accompagnement de l’ADIRA et a su détecter les enjeux pour notre entreprise. Nous avons une volonté forte d’ouverture vers l’extérieur et vers les jeunes pour attirer de nouvelles compétences. Laurence nous a mis en relation avec la Région Grand Est et avec la CCI pour notre projet de photovoltaïque sur notre usine, nous allons également participer à des rencontres organisées par l’ADIRA avec des industriels du territoire. Les enjeux en termes d’impact environnemental nous imposent de coopérer pour contribuer à la décarbonation de nos activités mais également de nos voisins industriels en retraitant leurs « déchets ». L’ADIRA peut nous aider à nous ouvrir et à atteindre une dimension « multi-sites industriels » ».
L’ADIRA est aux côtés d’Holcim Haut-Rhin pour l’accompagner lors de la mise en œuvre de son programme d’investissements, en particulier pour conseiller et assurer la mise en relation avec nos partenaires qui pourraient contribuer au financement des projets.
Rédaction : Mathilde Lafaye
Laurence Choffat
Responsable du développement entreprises et territoire Saint-Louis Trois Frontières et Sundgau