En un temps record, Benoit Basier, à la fois Président de la Corderie Meyer Sansboeuf à Guebwiller et Président du Pôle Textile Alsace, s’est lancé, dans la fabrication de masques textiles en Alsace. Cette nouvelle activité, dénommée Barral, est implantée chez l’équipementier automobile Mahle Behr à Rouffach. Ce projet est fortement appuyé et accompagné par l’ADIRA.

Dès le 13 mars 2020, le Pôle Textile Alsace a été contacté par l’Etat qui recherchait des possibilités de produire des masques alternatifs aux masques chirurgicaux  et FFP2 et l’a relayé à l’ensemble de ses membres. La mobilisation a été de deux types : certaines entreprises comme Labonal, Emmanuel Lang, Ennoblissement Technique de Cernay… ont choisi de fabriquer leurs masques avec leurs ressources et savoir-faire propres, d’autres membres incapables de produire séparément des masques mais aux compétences complémentaires, ont formé un collectif pour démarrer rapidement une fabrication de masques textiles grâce à la mobilisation de couturières. Malgré tout, l’ensemble de ces productions, coordonnées par le Pôle Textile Alsace, ne suffisaient pas pour répondre à la pénurie générale de masques.

Pour répondre à l’urgence sanitaire et aux besoins futurs de stock stratégique, avec 5 autres entrepreneurs textiliens locaux, Benoît Basier a décidé de se lancer dans un nouveau pari : bâtir un nouveau projet en un temps record, trouver des machines, des partenaires, une usine, du personnel, créer une société et porter un projet industriel viable et durable !

Grâce à l’appui des grandes collectivités, notamment les deux Conseils départementaux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin qui ont passé des commandes fermes de masques pour leurs  habitants et de la CCI Alsace Eurométropole, le modèle économique prenait forme, le projet devant aboutir dans un premier temps à la production de 500 000 masques par semaine.

Les premiers contacts avec les fournisseurs de machines étaient incompatibles avec l’urgence jusque ce que l’ADIRA reçoive un mail du Député Raphaël Schellenberger qui venait d’être contacté par un habitant de sa circonscription en lien avec une entreprise basée à Besançon qui avait conçu une machine dédiée. Un coup de fil et il s’avère qu’une première machine pouvait être livrée en quelques semaines, information immédiatement communiquée à Benoît Basier, 2 machines étaient commandées, d’autres sous-traitées localement au groupe Schlumberger de Guebwiller.

Benoît Basier a demandé ensuite à l’ADIRA de lui trouver dans l’urgence une usine disponible. C’est ici que l’ADIRA a apporté sa deuxième plus-value car si les usines vides sont nombreuses, il s’agissait d’entourer le projet de personnels qualifiés et de services à  même d’apporter leurs compétences en ingénierie, maintenance, service qualité et logistique,… La réponse évidente était Mahle Behr, équipementier automobile qui a un important Plan de Sauvegarde de l’Emploi en cours. L’ADIRA accompagne cet industriel de longue date et avait pris l’engagement, à la demande de Jean-Pierre Toucas, Maire de Rouffach et Président de la Communauté de communes, de contribuer à redynamiser le site et à conforter les emplois.

L’ADIRA a donc organisé une réunion de travail sur site le 16 avril entre Philippe Engelbert, directeur de Mahle Behr Rouffach et Benoit Basier et les deux dirigeants se sont très vite entendus sur l’intérêt industriel, social et sociétal du projet. D’une part, le Haut-Rhin étant particulièrement touché par l’épidémie, il était fortement emblématique d’y installer une usine de production de masques. D’autre part, pour Philippe Engelbert, directeur de Mahle Behr Rouffach, des salariés étant en activité partielle, ce projet permettait de leur proposer un poste où ils pourraient toucher un salaire à taux plein grâce à une convention de prêt de personnel et  fabriquer des masques dans une usine automobile répondait aux valeurs de solidarité de la fondation de la maison mère allemande Mahle.

Les partenaires sociaux et les équipes ont d’ailleurs ressenti une grande fierté de contribuer à la fabrication de masques.

Une nouvelle société a été créée, BARRAL (comme Barrière Alsace), le bail et la convention de prêt de personnel ont été signés (siège chez Mahle Behr à Rouffach), et la production de masques textile dont l’efficacité de filtration est garantie jusqu’à  50 fois et recyclables, a pu démarrer. D’autres projets de développement sont en réflexion.

Les équipes de Mahle Behr ont fait preuve d’une mobilisation exceptionnelle pour libérer des espaces (1200 m²) pour installer les 12 tables de soudages des masques et permettre à l’activité de démarrer le 6 mai dans les locaux suite à l’arrivée de la première petite machine. Une responsable de production a été recrutée. Les personnels volontaires de Mahle Behr, 70 personnes, assurent la finition manuelle des masques. Au 1er juin, la capacité de production a atteint 100 000 masques par jour grâce à l’arrivée d’une deuxième machine qui permettra de gagner en automatisation pour arriver à 4 millions de masques par semaine début juillet.

Barral s’est récemment appuyée sur l’ADIRA pour trouver des prestataires et fournisseurs de machines d’ensachage grâce à notre connaissance du tissu industriel. Deux machines vont arriver pour conditionner les masques.

Benoit Basier et Philippe Engelbert, tous deux mobilisés par un grand sens civique pour répondre aux besoins en masques pour protéger la population, sont particulièrement reconnaissants envers les équipes pour leur motivation, leur implication et leur enthousiasme qui a permis de relever ce challenge en quelques semaines.

Mahle Behr / Barral
Mahle Behr / Barral
Mahle Behr / Barral
Mahle Behr / Barral

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