Muriel Touaty, Directrice Générale, a accepté de répondre à nos questions pour vous permettre d’en savoir plus sur le Technion à Haïfa et ses relations avec l’Alsace.

  • Qu’est-ce que le Technion ? Pourquoi est-il aussi important pour l’écosystème de l’innovation et de la création d’entreprise en Israël et au niveau international ?

Fondé en 1912 par Albert Einstein, le Technion est la plus ancienne université d’Israël, il est l’institut de recherche polytechnique israélien de référence. Aujourd’hui, c’est un campus de 130 hectares situé sur les hauteurs de Haïfa. 18 facultés supervisent près de 60 centres et instituts de R&D. Le Technion accueille 15 000 étudiants de diverses nationalités et 3 lauréats du Prix Nobel de Chimie (2004 et 2011) en sont issus.

De l’électricité aux réseaux de télécommunications, des industries fondatrices à la production de logements préfabriqués pour répondre à la demande des immigrés, le Technion a tenu le rôle d’une centrale alimentant le développement de l’État israélien. Ainsi, les ingénieurs du Technion ont contribué à la création de quelques 80 000 emplois destinés aux industries de haute technologie. Les diplômés de Technion participent à toutes les facettes de l’économie israélienne, en particulier dans les secteurs porteurs de haute technologie.

Quelques 90 000 diplômes ont été décernés depuis la création du Technion. Selon Dun & Bradstreet, sur les 125 plus grands chefs d’entreprise israéliens, 41 sont diplômés de Technion. Parmi ceux-ci, 28 dirigent des sociétés cotées en bourse. Les diplômés de Technion sont à la tête des 11 principaux exportateurs israéliens, avec 19,5 milliards de dollars d’exports. De plus, sur les 298 entreprises cotées au NASDAQ répertoriées comme ayant des «origines non américaines», au moins 121 (41%) sont israéliennes. Parmi elles, la moitié (59) sont dirigées ou ont été fondées par des diplômés de Technion.

Le Technion s’inscrit dans un écosystème précis,  celui de l’Etat d’Israël. Le Technion a conscience des particularités structurelles du pays et sa méthodologie consiste à les intégrer. La capacité du Technion à générer des entrepreneurs repose sur la culture de l’innovation israélienne liée à l’adversité, à l’audace, à la compétitivité et au fait que les Israéliens transcendent leurs frontières à la genèse même de la création, pour créer des partenariats et lever des fonds.

Au Technion, les passerelles avec le monde de l’entreprise sont nombreuses. IBM a implanté son centre de R&D dès 1972, à quelques kilomètres du campus du Technion, à Haifa.  Les géants de le Tech comme Google, Microsoft, Amazon ont suivis et aussi implanté leurs centres de R&D à Haïfa. Ils organisent régulièrement des workshops avec des étudiants du Technion.

  • Quels sont les ingrédients de la réussite exceptionnelle d’Israël en matière de start-up et d’innovation ?

Le climat géopolitique impose un constant renouvellement technologique (état jeune, isolé). Le service militaire obligatoire forme également les jeunes à la ténacité et à la discipline, aux  technologies de pointe et à la recherche scientifique. L’armée favorise la prise de décision rapide et la structure antihiérarchique du pays propose des responsabilités à des jeunes (le talent est la donnée principale avant l’âge ou le statut). La culture holacratique et horizontale à l’université forme les étudiants à devenir les inventeurs d’aujourd’hui et de demain.

Les vagues successives d’immigration et la nécessité perpétuelle d’intégrer ces nouvelles populations, de leur offrir un modèle économique stimulant est aussi un facteur de la réussite du modèle israélien. Du fait que le pays soit relativement pauvre en ressources naturelles, Israël a dû se spécialiser très tôt dans les secteurs porteurs tels que la biotechnologie, les nouvelles énergies, la cyber sécurité etc… Enfin, il y a également une approche pratique et pragmatique de terrain avec la valorisation  du « Learn by doing » (la  mise en pratique des compétences). Par exemple, en cyber sécurité, les étudiants sont formés très vite par des modules de formations spécifiques et des mises en situation.

  • Existe-t-il une relation particulière entre l’Alsace et Israël sur le plan des affaires ?

Le Technion France, à l’initiative de Muriel Touaty sa Directrice Générale, a développé un Comité de Pilotage dans la Région Grand est et tout particulièrement en Alsace. Ce COPIL est présidé par Jacques Marescaux et Catherine Trautmann, Membre du Conseil des Gouverneurs au Technion.

Des partenariats notamment avec l’Université de Strasbourg et Telecom Physique ont été développés, ainsi que des échanges et discussions avec les différentes entités d’innovation. Plusieurs membres de l’ADIRA ont visité le Technion à Haïfa. Des événements Technion à Strasbourg ont été organisés ces dernières années, notamment à l’IRCAD, et à la Région dans le domaine de la Foodtech.

 

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