Dans le contexte de crise économique que nous traversons, bon nombre d’entreprises sont fragilisées et les chiffres des défaillances explosent ces derniers mois. Présente aux côtés des industriels dans les bons comme dans les mauvais moments, l’ADIRA a organisé un webinaire dédié à la question de la cessation des paiements avec les interventions de Maître Nathalie Guyomard, administrateur judiciaire associée au sein du cabinet Ajilink et de Philippe Cotleur, expert-comptable associé et dirigeant de RSM Est.

La spirale est bien souvent infernale et ne laisse aucun répit aux dirigeants qui y sont confrontés : tassement ou baisse du chiffre d’affaires, ralentissement de la rotation des stocks, dégradation des marges, allongement des délais de paiement ; si en parallèle les charges fixes augmentent, qu’un investissement a été mal planifié, mal suivi ou ne génère pas la hausse d’activité ou de productivité escomptées, la dégradation de la trésorerie est le premier signe d’un affaiblissement de la situation financière de l’entreprise. Pilotage à court terme et planification à moyen/long terme sont les leviers qui permettent d’anticiper, de limiter les risques ou de voir le mur de la dette arriver. Mais cela implique, de la part des dirigeants -pas uniquement de leurs comptables- de s’y plonger avec des tableaux de bords, afin qu’ils puissent anticiper et prendre les mesures nécessaires de stratégie commerciale, de politique de facturation, de gestion des échéances, voire d’adaptation de la structure.

 

Mais quand l’actif disponible ne suffit plus ou risque de ne plus suffire à faire face au passif exigible et que les retards s’accumulent -la difficulté à verser les salaires en est souvent le révélateur-, l’entreprise est en risque de ou en cessation des paiements. C’est une procédure judiciaire et donc publique qui s’ouvre alors : procédure de sauvegarde, de redressement voire de liquidation. Le redressement vise notamment à geler l’ensemble des dettes et permettent à l’entreprise de se restructurer et de se « reconstruire » avec l’aide de l’administrateur judiciaire et de prouver, sur une période décidée par le tribunal, qu’elle est en mesure de se relancer et d’assumer son passif sur une période qui peut aller jusqu’à 10 ans.

 

Sans aller aussi loin, les procédures amiables (mandat ad hoc avant l’accélération des difficultés ou conciliation au plus tard 45 jours après le constat de la cessation des paiements) sont une alternative mobilisable par le dirigeant. Pouvant s’étaler sur plusieurs mois, la procédure dite de conciliation est totalement confidentielle. Sous le contrôle du tribunal, l’entreprise accompagnée par un mandataire ad hoc met à plat l’ensemble de ses dettes et ouvre un round de négociation avec ses partenaires financiers (crédit court terme) et/ou les organismes sociaux et fiscaux notamment. L’objectif est de donner de l’air à l’entreprise et de lui permettre de rebondir.

 

Autant de sujets abordés de façon pédagogique à l’occasion de ce webinaire à retrouver ici. Un grand merci à l’ensemble des intervenants.

Cessation des paiements : un webinaire pour anticiper, prévenir et rebondir

Frank Becker

Directeur Général Délégué

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