À la tête de la plus ancienne brasserie indépendante de France, Edouard Haag incarne la huitième génération d’une saga familiale qui dure depuis 1640. Lauréat du classement Choiseul Alsace 2025, il conjugue héritage et innovation pour faire rayonner Meteor bien au-delà des frontières alsaciennes. Entre ancrage territorial, engagement écologique et ouverture à l’international, il nous partage sa vision d’un modèle entrepreneurial durable, profondément enraciné dans la culture alsacienne.

Partenaire fondateur du classement Choiseul Alsace 2025, l’ADIRA s’engage aux côtés des jeunes dirigeants qui façonnent l’avenir économique du territoire. Le classement repose sur une méthodologie rigoureuse, fondée sur l’analyse de divers critères : âge (moins de 40 ans), responsabilités exercées, impact économique, engagement territorial, leadership, et prise en compte des enjeux environnementaux et sociétaux. Forts de notre lien quotidien avec les entreprises du territoire et leurs décideurs, nous avons souhaité valoriser à travers cette série d’entretiens les parcours inspirants des jeunes leaders alsaciens d’aujourd’hui et de demain.

ADIRA : Vous êtes lauréat du classement Choiseul, félicitations ! Pouvez-vous nous donner un rapide aperçu de votre parcours ?
EH : Diplômé de l’ESCP Europe, j’ai passé plusieurs années à l’étranger (Londres, Madrid, Santiago de Querétaro au Mexique, San Francisco) avant de créer une entreprise dans la numérisation en plein cœur de la cité des 4000 à La Courneuve (93). Je suis revenu en Alsace en 2014 pour rejoindre l’entreprise familiale, dans un premier temps sur des fonctions de direction commerciale puis de direction générale.

Quelle est votre perception de l’économie alsacienne ?
C’est une économie très solide, avec un tissu industriel dense, beaucoup de PME familiales et un esprit de coopération assez unique. Les entreprises se projettent sur le long terme et s’engagent réellement dans les transitions. On sent un territoire qui veut avancer et qui a les moyens de le faire.

Pouvez-vous nous parler d’un projet marquant que vous avez mené ?
Un projet qui m’a particulièrement marqué, c’est la création de la Villa Météor à Hochfelden. C’est un lieu de brassitourisme unique en France, qui accueille chaque année près de 25 000 visiteurs. On y raconte notre histoire, notre savoir-faire et ce qui fait la singularité de notre bière. C’est un projet qui valorise à la fois notre patrimoine et notre région.

Quelles sont, selon vous, les spécificités ou les atouts de l’Alsace qui ont favorisé ce projet ?
L’Alsace combine une vraie culture de la bière, un fort attachement aux entreprises locales et un tourisme dynamique !  On y trouve aussi des partenaires institutionnels très engagés, qui facilitent les démarches quand le projet fait sens.

Comment l’ADIRA vous a-t-elle accompagné dans votre parcours ou vos projets ?
L’ADIRA nous a accompagnés sur plusieurs projets en facilitant les contacts, en accélérant certaines démarches administratives et en nous mettant en relation avec les bons interlocuteurs. C’est un partenaire qui connaît très bien le terrain et qui fait gagner du temps dans les moments clés.

Comment votre organisation s’adapte-t-elle aux grandes transitions actuelles (écologique, numérique, sociale) ?
Nous avons engagé une transformation en profondeur sur les sujets écologiques. A titre d’exemple, nous sommes très engagés en faveur de la bouteille consignée : le réemploi permet de réduire de 79% les émissions de CO₂, et nous voulons accélérer encore. Nous investissons aussi dans la sobriété énergétique, avec l’installation de panneaux solaires et une politique stricte de réduction de nos consommations. Notre station d’épuration interne nous permet également de traiter nos eaux usées avec un niveau d’exigence très élevé, et nous continuons parallèlement à réduire nos consommations d’eau.

Comment le fait de vivre en Alsace a-t-il influé sur votre réussite ?
L’Alsace est une terre industrieuse, qui a des valeurs et une identité forte ce qui en fait un très beau territoire pour une entreprise familiale et historique comme la nôtre. Nous sommes les héritiers d’un certain capitalisme rhénan qui pense au long terme, réinvestit les bénéfices dans l’outil de production et prends soin des équipes. Tout ceci est possible car nous baignons dans cette culture entrepreneuriale alsacienne exigeante et inspirante.

Si vous deviez convaincre un jeune talent de s’installer en Alsace, que lui diriez-vous ?
Je lui dirais que c’est un territoire où l’on peut très vite trouver sa place, avec une qualité de vie exceptionnelle et un tissu économique dynamique. Ici, quand on a des idées, on trouve des gens pour vous aider à les concrétiser. C’est un vrai terrain de jeu pour celles et ceux qui veulent entreprendre.

Le cas échéant, quels ponts avez-vous créé entre l’Alsace et d’autres écosystèmes économiques ?
A titre d’exemple, nous venons d’ouvrir un grand restaurant à Marseille « Le Meteor Vieux-Port » qui fait trinquer l’Alsace avec la méditerranée. On y retrouve des spécialités alsaciennes, méridionales, mais aussi un mélange des deux comme « les falafels au biebelskaes ». Un délice qui montre que la culture alsacienne s’exporte !

Un mot pour la fin ?
Je suis absolument convaincu que nous avons tout ce qu’il faut en Alsace pour permettre une renaissance industrielle : des personnes bien formées, des capitaux, des entrepreneurs, des infrastructures, une situation géographique idéale et une culture de la coopération. J’invite donc les porteurs de projet à investir en Alsace pour construire le tissu industriel durable de demain.

Un grand merci à Edouard Haag pour ses réponses !

 

Plus d'actualités

Les services de L’ADIRA sont confidentiels et gratuits ! Contactez-nous